Voir plus
Novembre - décembre 2024
Jean-Philippe Lagouarde vit et travaille à Paris.
Depuis l’espace confiné de son atelier, il crée des pièces uniques à la nature imprévisible.
À l’aide d’un cutter, il découpe des milliers de fines bandes de papier buvard teinté qu’il fixe côte à côte sur un châssis.
Ce processus lent, précis et répétitif produit des résultats aléatoires aux variations infinies.
Lagouarde aborde son travail sans rechercher un résultat précis, suivant un processus aveugle.
Sa seule intention est de créer une interaction au sein du matériau et à partir de celui-ci.
C’est avant tout une œuvre autour de l’imperfection que l’artiste explore en invitant l’inconnu, jusque dans son choix des couleurs et leur éventuelle instabilité.
À travers cette approche, Lagouarde se place dans une position d’observation d’un rythme tangible, une évolution aléatoire de la réalité.
Progressivement, en découpant le papier, il découvre le résultat de son processus créatif.
« À un certain moment, lorsque je me concentre intensément, un vide s’installe, permettant à la pensée claire d’émerger.
Des idées auparavant chaotiques commencent à s’organiser.
À cet instant, tout s’aligne, formant un tout cohérent. »
Ce n’est qu’alors qu’il trouve une lueur de clarté, un moment de cohérence, une ligne nette.
« Quand je découpe le papier, je ne me vois pas découper ; je me vois marcher,
gravir le flanc d’une montagne, à la recherche de l’horizon », explique-t-il.
Dans un monde sur-stimulé, saturé de connexions constantes et d’idées contradictoires,
le travail de Lagouarde offre une perspective distincte, une interprétation d’un voyage personnel.
Il incarne une quête de sérénité et de cohérence au milieu du chaos, répondant au besoin universel de donner un sens à tout cela.
Fiona Castro