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Mars 2017
" Dès qu'on aperçoit une peinture de Jean Charles Millepied, on s'en rapproche aussitôt, comme aimanté, mais on est très vite confronté à ce que cet objet non identifié émane de rassurant et de brutal, mais également de cérébral et de viscéral, pour nous happer.
Quelque peu désarçonné on ne sait plus vraiment par quel biais appréhender cette chose étrange qui nous attire tout en faisant semblant de nous narguer.
On est comme " inter-looké ", possédé, prisonnier de cette partition mi sérielle, mi fractale, faute d'avoir en main les bons codes d'accès.
Par contre, on devine qu'on n'a aucunement affaire à de la peinture docile ou complaisante, de celle qui vous ferait de l'œil pour vous convier à un bref tour de manège ou du propriétaire, puis curiosité de badaud satisfaite, vous laisserait quitter les lieux en toute discrétion, mais à reculons...
Non, l'univers pictural de Jean Charles Millepied ressemble à ces espaces mystérieux qui hantent la canopée des nuages et viennent règler leurs comptes au cœur meme des vortex,
là où les éclairs prendraient la forme de traits mals formés à force d'être intelligemment conçus, tels ceux griffonnés par un enfant surdoué du pinceau et du crayon
là où le tonnerre s'abattrait, couleur après couleur, en une suite de plis gagnants, terme d'un poker menteur, là où les nuages donc, balafrés de couleurs vives ou souterraines, vaqueraient dans de contradictoires directions, tout en étant zébrés de signes prometteurs indéchiffrables.
Passé ce premier choc, autant sonore que visuel puisque les voyelles sont depuis Rimbaud des couleurs éternelles, il faut donc se " retrousser les hanches " à la manière de ces peintres si gestuels de l'action painting, dont Jean Charles Millepied est assurément un des fils biologiques."
Extrait d'un texte de Jean Serge Breton, dit Deuce
Plasticien et collectionneur
Membre du conseil d'administration du Salon d'Automne
Secrétaire général du Salon d'automne international