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Juillet 2022
Le bois, matière végétale intemporelle, qui porte les stigmates du temps. Découpé et brûlé par Alban Lanore.
Représenté et assemblé par Charlotte Bovy.
Alban Lanore travaille le bois à l’aide d’outils de taille directe. L’artiste part d’abord à la recherche de rebuts ou de bois en fin de vie.
La plupart de ses sculptures sont totémiques et gardent donc la verticalité
de l’arbre.
Son geste respecte son tronc et son allure, on suit les fissures, les noeuds, puis, on s’arrête sur les reliefs sculptés puis parfois brûlés par l’artiste.
Il les façonne de façon à gommer ses rondeurs, guidé par une démarche
de construction.
Il s’en dégage une puissance, une sorte de certitude, une volonté.
Charlotte Bovy est une photographe qui utilise sa photographie comme support dans un travail de reconstruction visuelle.
Dans cette nouvelle série présentée, la lecture se fait en plusieurs temps.
Il y a l’image sous-jacente, ceux des chênes de la mythique forêt de Fontainebleau. Il y a le quadrillage architecturé, qui souligne la démesure de ces chênes historiques de plus de 300 ans.
Il y a cette technique d’estampage qui brouille la frontière avec la peinture. Enfin, l’utilisation de ce support cartonné issu du bois - mise en abyme du matériau - renforce cette patine, cette notion de nostalgie ou comme l’appelle l’artiste de Solastalgie (tristesse ressentie dans la perte de son lieu de réconfort). Bel hommage à cette forêt que l’on appelle mosaïque, qui habite plus de 700 arbres remarquables.
Photogéniques, ils étendent leur branches sans fin qui peinent à tenir dans leur cadre et que l’on se surprend à continuer dans notre esprit.
Amélie du Chalard